En cette première journée d’un nouveau confinement où les outils numériques vont encore prendre une place certaine au vu de la famélique sortie d’une heure pour s’aérer ou bouger son corps, j’ai eu envie d’écrire à nouveau (cela faisait très longtemps!).
Cet article porte sur un sujet « sensible » autant parmi d’anciens collègues et aussi parmi ma famille, mes amis, relations, etc.
J’ai donc choisi un angle d’attaque particulier en faisant la part belle à une personne en particulier. Tout en tentant d’appliquer les conseils du maître Badinter (voir ici).
Petit rappel tout de même: on a le droit d’être de la même famille ou les meilleurs amis du monde et être en désaccord sur certains sujets. L’essentiel c’est de ne pas avoir peur de débattre, de se disputer même.
J’aime bien les personnages atypiques et complexes comme Jean Louis Schaff qui peuvent « se vendre à Google » (selon l’expression usuelle de certain.e.s, certainement pas de moi) mais avoir un certain nombre de valeurs et d’engagements: voir articles de presse sur un tout autre domaine et un tout autre engagement aussi fort.
Voir aussi Ghislain Dominé et son parcours.
Certes (je m’adresse en priorité aux réfractaires) ces deux personnalités utilisent toutes les possibilités de Google éducation (Google Classroom).
Mais j’ai pu constater de visu qu’ils ne mettaient jamais l’outil en avant, mais les objectifs et les finalités. Alors oui, ils ont fait le choix de l’efficacité avec toutes les polémiques que ça entraîne.
Si je suis confronté à un choix cornélien du type:
« Des outils propriétaires et Gafam qui améliorent pour le plus grand nombre des finalités humaines, sociétales, culturelles et éducatives »
Ou
« Des outils libres et libérés des Gafam encore « hésitants », rebutants à l’usage, pas toujours fiables, mais qui améliorent l’éthique d’utilisation pour un petit nombre, et pour les mêmes finalités que précédemment pour un nombre certainement moins grand »
Mon choix reste résolument le même. Et ce tweet de @Jlschaff l’illustre parfaitement à mes yeux :
« Vu qu’on y retourne et même si pour les établissements scolaires tout n’est pas clair, j’ai ressorti ce matin un doc écrit après l’épisode 1, pour préparer le 2. Il est peut-être encore temps d’anticiper 2 ou 3 choses :
https://t.co/jDPh8kvpmP ce texte est à lire avec beaucoup d’attention
@Edu_Num »
Je ne peux que constater que dans la société civile, comme dans la communauté éducative je pense, on n’a pas cherché à anticiper les différents « désagréments » (j’essaie de pas sombrer dans le catastrophisme) auquel on est confrontés en 2020 et dans les années à venir.
Hélas un peu partout on a fait semblant de croire qu’il était inutile de penser et organiser les choses autrement dans un monde dont on peut regretter les mutations et transformations de tous ordres (y compris l’hégémonie des Gafam), et qu’il est tout autant stupide de ne pas vouloir en tenir compte et en tirer profit (pour les Gafam). Michel Bauwens dans son livre « Sauver le monde » l’explique bien (à la fin de cet article)
Une petite interview de Jean Louis Schaff en plein (premier) confinement qui me semble résumer en peu de mots l’étendue des problématiques: https://www.facebook.com/110813757070437/posts/157778885707257/
Ou ICI si vous préférez (ou en pièce jointe de 8mo envoyée par mail à votre demande si vous êtes vraiment frappé.e d’une allergie grave)
Et JL Schaff dans le monde des chevaux ça a donné quoi ?
Petit clin d’œil à mes amis qui aiment les chevaux et leurs interactions avec les humains
Quel « rapport avec la choucroute » me direz-vous? Et bien il me semble assez évident que le caractère et les intentions d’une personne peuvent s’exprimer dans différents registres et contextes. Et que cela apporte de la compréhension sur les intentions de fond.
Et l’observation aussi que quel que soit le domaine, nos intentions et motivations sincères peuvent être vite entravées par des « résistances » , « tergiversations » et « lenteurs » dont on ne peut qu’observer les effets dans les contextes de crises que l’on vit.
https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/sans-fer-jean-louis-schaff-apaise-bien-les-chevaux
https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/jean-louis-schaff-rend-les-cles-du-centre-equestre
Extrait du livre de Michel Bauwens
En pages 62 et 63
« Si l’on considère Facebook uniquement comme une entreprise et capitaliste qui veut faire un maximum de profit, on perd de vue l’autre face de la médaille. Car Facebook investi également des milliards dans le développement d’un réseau entre pairs. Ce réseau est sous le contrôle de ses propriétaires, qui empochent tous les bénéfices, et, il faut le dire, il y a manipulation. Néanmoins, Facebook permet davantage de communication horizontale dans le monde, et l’entreprise augmente la capacité à communiquer gratuitement les uns avec les autres et à participer à la production entre pairs. C’est donc un fait: le capitalisme utilise la production entre pairs à son profit. Sans parler du fait que les capitalistes ont besoin de la production entre pairs pour pouvoir survivre. Peut-être cela permettra t-il au système de subsister encore quelques décennies ou plus. Mais en même temps les propriétaires de Facebook, Google etc aident à construire un nouveau système au sein de l’ancien. Etant donné qu’ils règnent, pour ainsi dire, sur le réseau, je les appelle des « capitalistes netarchiques » (la netarchie étant la hiérarchie du réseau). Les capitalistes netarchiques sont donc des capitalistes qui comprennent le développement de la livre coopération via l’Internet et veulent l’infléchir à leur avantage. Ils vont rendre possible et favoriser la socialisation via des mécanismes entre pairs mais sous leur contrôle. C’est au sein de cette transition que se joue la lutte sociale: entre producteur p2p (peer to peer) et capitalistes netarchiques.